Je vous ai copié ci-dessous l'intégralité de l'article de Jean-Paul Vignaud du journal Sud-Ouest dans son édition en ligne du 24 janvier 2013, évoquant un potentiel retour des "barreaux Est" en tant que solution possible pour réduire les encombrements sur la rocade. Ce thème ayant été déjà abondamment évoqué sur ce blog, je vous revoie aux messages anciens que vous pouvez facilement retrouver...
Circulation : le contournement de Bordeaux autrement
Le contournement de Bordeaux est enterré mais l'idée d'un délestage par barreaux à l'est de l'agglomération refait surface
"La période des vœux fait ressurgir les dossiers chauds et les questions
qui fâchent. Ainsi évoque-t-on à nouveau les embouteillages
insupportables de la rocade de Bordeaux et la nécessité de trouver des
solutions. Tous les élus, sans exception, en parlent. Vincent Feltesse,
Alain Juppé, Philippe Madrelle…
Vincent Feltesse demande à l'État de prendre le taureau par les cornes
et de terminer au plus vite la mise à 2 x 3 voies de la rocade ouest.
Une motion a été votée en ce sens par les élus communautaires. Philippe
Madrelle, lui aussi, pense que tout cela est de la responsabilité de
l'État. Il n'ose plus prononcer le mot « contournement » mais glisse que
« sans infrastructure », rien ne sera possible. Alain Juppé, lui,
relance tout bonnement l'idée des barreaux de délestage, des barreaux
qui relieraient les autoroutes et permettraient de dévier une partie des
véhicules en transit.
Une solution déjà avancée
Un retour à la case départ. Pourquoi pas ? Car il a déjà été question de
ces barreaux. Il y a une douzaine d'années, lors d'une conversation
privée, un ancien directeur de l'Équipement nous affirmait même que
c'était « une bien meilleure solution qu'un grand contournement, ce
dernier étant très difficile à concrétiser en raison des contraintes
environnementales et financières, alors que des barreaux de raccordement
pouvaient se glisser sans trop de mal dans le paysage ». Ces barreaux
s'intégreraient mieux car ce sont de simples portions de route. Ils sont
plus faciles à financer aussi, les travaux pouvant se réaliser tranche
par tranche. Ces propos découlaient-ils d'études approfondies ?
Certainement. Le projet de grand contournement est déjà bien engagé. La
direction de l'Équipement n'a toutefois jamais évoqué cette hypothèse.
Barreaux de raccordement, barreaux de délestage, de quoi s'agit-il
exactement ? Il suffit de regarder la carte des autoroutes parisiennes
pour comprendre. Autour de la capitale, on n'a pas multiplié les
couronnes. Les autoroutes qui partent en étoile sont reliées par des
barreaux. On va ainsi d'une autoroute à l'autre, on échappe au
périphérique embouteillé et on contourne l'agglomération plus
rapidement.
Trois barreaux nécessaires
Voilà ce qui pourrait se faire autour de Bordeaux et que semble
souhaiter Alain Juppé. Trois barreaux seraient nécessaires (voir
infographie ci-dessous). Au nord, un premier barreau pour relier
l'autoroute A 10 (Bordeaux-Paris) et l'autoroute A 89 (Bordeaux Lyon),
avec contact avec la RN 10. À l'est, un second entre l'A 89 et l'A 62
(Bordeaux-Toulouse). Au sud, enfin, un troisième entre l'A 62 et l'A 63
(Bordeaux-Espagne).
Les 110 kilomètres du contournement envisagé à l'ouest sont bien loin.
En effet, chaque barreau ferait 25 kilomètres au maximum, soit en gros
75 kilomètres d'autoroute à construire. Et encore, ces axes pourraient
être plus courts s'ils étaient réalisés près de Bordeaux.
Deux questions majeures se posent néanmoins : où glisser ces barreaux ?
Comment les financer ? Selon certains experts, il y aurait des lieux de
passage possibles. Mais seulement si l'on fait vite, car avec
l'étalement urbain, ces espaces se font de plus en plus rares. Pour le
financement, plusieurs possibilités existent : un financement d'État (ce
serait l'idéal bien sûr mais les caisses sont vides), un cofinancement
(État-Région-Département) ou alors un financement 100 % privé (l'ASF,
qui gère à la fois l'A 10, l'A 89 et l'A 62, ne pourrait-elle pas être
intéressée par ces voies ?).
Ces barreaux permettraient d'interdire aux poids lourds d'emprunter la
rocade. Les camions en transit auraient pour obligation de contourner
l'agglo par ces nouvelles voies de délestage. Du coup, cela réglerait
une partie des problèmes de la rocade. Prenons pour exemple l'A 63, à
l'approche de Bordeaux. Ici, transitent 12 500 camions par jour. Il
suffirait que de 50 % d'entre eux soient détournés pour que la rocade
sud soit décongestionnée. En longueur, 6 000 camions équivalent à peu
près à 30000 voitures, soit autant « d'espace » libéré. En ce début
d'année, l'espoir est permis."
Article à retrouver sur le
site du journal :