08 mai 2010

Le contournement réabordé au Conseil Général.

Malgré l'abandon du projet de contournement autoroutier exprimé très clairement et très officiellement par lePréfet de Région (voir article précédent), le sujet a semblé ressortir du néant lors d'une réunion du sysdau qui s'est récemment tenue dans les murs du Conseil Général de la Gironde et dont l'objectif était d'aborder les derniers travaux du SCOT (schéma de COhérence Territoriale).
Le journal Sud-Ouest nous gratifie d'un titre très accrocheur ("Le grand contournement fait toujours parler de lui") mais qui, au final, apporte plusieurs points très intéressants :
- la Direction Générale de l'Equipement (DRE) persiste et signe : "si on ne s'attaque qu'au transit, on ne règle pas le problème de la congestion et de la pollution". Elle redit donc ce qu'elle a toujours dit : ce projet ne résoudra en rien les problèmes de congestion aux heures de pointe essentiellement dus au trafic interurbain de l'agglomération
- les chiffres concernant les flux de véhicules sont conforme à ceux que nous avions toujours avancés : les poids lourds en transit ne représentent aujourd'hui qu'à peine 4% des flux sur l'agglomération bordelaise. Qui peut donc faire croire que ces camions en moins résoudrons quoi que ce soit, d'autant plus que ces flux de PL en transit ne se concentrent pas sur les heures de pointe, mais sur toute la journée !

La conclusion de l'article est donc nette et sans appel : "il faut developper le fret ferroviaire" et d'ajouter les bonnes questions à se poser sur son tracé et son financement ... et l'urgence de sa réalisation.

Cela étant, quand je discute avec l'usager en colère, l'idée d'un contournement autoroutier est toujours avancée d'emblée comme LA solution à tous les problèmes. Les mensonges des grands promoteurs du projet (Région, Conseil Général, CCI pour les plus actifs d'alors) ont visiblement marqué les esprits ...
Il est donc à mon sens ici utile de faire un bref rappel des principaux arguments contre ce projet simpliste et inutile ... et très justement abandonné par l'Etat :

- un CGAB ne désengorgera PAS la rocade car les problèmes proviennent exclusivement du trafic interurbain (=Direction Générale de l'Equipement qui a mené les études d'impact)
- un CGAB jouera comme un "aspirateur à camions" : plus d'infrastructures = plus de trafic = fuite en avant sans fin. Pourtant, les camions concernés ne représentent aujourd'hui qu'une très faible part du trafic local (moins de 5%) : Pousser à leur croissance créerai des problèmes qui n'existent pas aujourd'hui !
- un GCAB aggravera les émissions polluantes en augmentant le trafic nord-sud PL et sans résoudre l'engorgement VL ... dont la quantité ne cesse de croître
- un CGAB est un projet hors de prix (en millards d'euros) dont la rentabilité est vouée à l'échec => qui va payer ? qui assumera la responsabilité de l'échec financier ? ... les collectivités traversées bien sûr, donc la fiscalité locale déjà croissante !
- un CGAB contribuera au bétonnage de l'environnement et nécessitera des matériaux sans commune mesure avec les ressources disponibles : il faudra importer (par camion bien sûr) des millions de tonnes de granulat, dont le prix va naturellement exploser ... pour tout le monde ... et pour rien !
- il détruira des zones humides essentielles à l'absorption des eaux (pluies et fleuve) au mépris des risques innondation !
- etc !


Et, pour finir, un dernier "argument" récemment invoqué (comme pour justifier l'inutile) au sujet de la crise et l'emploi mérite d'être contredit : il faut bien retenir qu'apporter de l'activité aux acteurs des travaux publics est certes louable en tant de crise, mais seul l'intérêt réel doit guider l'action, pas le chiffre d’affaires additionnel ...

Une thématique bien française n'est-il pas ?