25 janvier 2013

Le retour des barreaux Est ...

Je vous ai copié ci-dessous l'intégralité de l'article de Jean-Paul Vignaud du journal Sud-Ouest dans son édition en ligne du 24 janvier 2013, évoquant un potentiel retour des "barreaux Est" en tant que solution possible pour réduire les encombrements sur la rocade. Ce thème ayant été déjà abondamment évoqué sur ce blog, je vous revoie aux messages anciens que vous pouvez facilement retrouver...

Circulation : le contournement de Bordeaux autrement

Le contournement de Bordeaux est enterré mais l'idée d'un délestage par barreaux à l'est de l'agglomération refait surface


"La période des vœux fait ressurgir les dossiers chauds et les questions qui fâchent. Ainsi évoque-t-on à nouveau les embouteillages insupportables de la rocade de Bordeaux et la nécessité de trouver des solutions. Tous les élus, sans exception, en parlent. Vincent Feltesse, Alain Juppé, Philippe Madrelle…
Vincent Feltesse demande à l'État de prendre le taureau par les cornes et de terminer au plus vite la mise à 2 x 3 voies de la rocade ouest. Une motion a été votée en ce sens par les élus communautaires. Philippe Madrelle, lui aussi, pense que tout cela est de la responsabilité de l'État. Il n'ose plus prononcer le mot « contournement » mais glisse que « sans infrastructure », rien ne sera possible. Alain Juppé, lui, relance tout bonnement l'idée des barreaux de délestage, des barreaux qui relieraient les autoroutes et permettraient de dévier une partie des véhicules en transit.

Une solution déjà avancée
Un retour à la case départ. Pourquoi pas ? Car il a déjà été question de ces barreaux. Il y a une douzaine d'années, lors d'une conversation privée, un ancien directeur de l'Équipement nous affirmait même que c'était « une bien meilleure solution qu'un grand contournement, ce dernier étant très difficile à concrétiser en raison des contraintes environnementales et financières, alors que des barreaux de raccordement pouvaient se glisser sans trop de mal dans le paysage ». Ces barreaux s'intégreraient mieux car ce sont de simples portions de route. Ils sont plus faciles à financer aussi, les travaux pouvant se réaliser tranche par tranche. Ces propos découlaient-ils d'études approfondies ? Certainement. Le projet de grand contournement est déjà bien engagé. La direction de l'Équipement n'a toutefois jamais évoqué cette hypothèse.
Barreaux de raccordement, barreaux de délestage, de quoi s'agit-il exactement ? Il suffit de regarder la carte des autoroutes parisiennes pour comprendre. Autour de la capitale, on n'a pas multiplié les couronnes. Les autoroutes qui partent en étoile sont reliées par des barreaux. On va ainsi d'une autoroute à l'autre, on échappe au périphérique embouteillé et on contourne l'agglomération plus rapidement.
Trois barreaux nécessaires
Voilà ce qui pourrait se faire autour de Bordeaux et que semble souhaiter Alain Juppé. Trois barreaux seraient nécessaires (voir infographie ci-dessous). Au nord, un premier barreau pour relier l'autoroute A 10 (Bordeaux-Paris) et l'autoroute A 89 (Bordeaux Lyon), avec contact avec la RN 10. À l'est, un second entre l'A 89 et l'A 62 (Bordeaux-Toulouse). Au sud, enfin, un troisième entre l'A 62 et l'A 63 (Bordeaux-Espagne).
Les 110 kilomètres du contournement envisagé à l'ouest sont bien loin. En effet, chaque barreau ferait 25 kilomètres au maximum, soit en gros 75 kilomètres d'autoroute à construire. Et encore, ces axes pourraient être plus courts s'ils étaient réalisés près de Bordeaux.
Deux questions majeures se posent néanmoins : où glisser ces barreaux ? Comment les financer ? Selon certains experts, il y aurait des lieux de passage possibles. Mais seulement si l'on fait vite, car avec l'étalement urbain, ces espaces se font de plus en plus rares. Pour le financement, plusieurs possibilités existent : un financement d'État (ce serait l'idéal bien sûr mais les caisses sont vides), un cofinancement (État-Région-Département) ou alors un financement 100 % privé (l'ASF, qui gère à la fois l'A 10, l'A 89 et l'A 62, ne pourrait-elle pas être intéressée par ces voies ?).
Ces barreaux permettraient d'interdire aux poids lourds d'emprunter la rocade. Les camions en transit auraient pour obligation de contourner l'agglo par ces nouvelles voies de délestage. Du coup, cela réglerait une partie des problèmes de la rocade. Prenons pour exemple l'A 63, à l'approche de Bordeaux. Ici, transitent 12 500 camions par jour. Il suffirait que de 50 % d'entre eux soient détournés pour que la rocade sud soit décongestionnée. En longueur, 6 000 camions équivalent à peu près à 30000 voitures, soit autant « d'espace » libéré. En ce début d'année, l'espoir est permis."

Article à retrouver sur le site du journal :