22 juin 2016

Alain Juppé reparle d'un grand contournement

Et voilà, c'est le grand retour ! 
A l'initiative de la division locale du journal La Tribune.fr une table ronde sur la mobilité était organisée en présence notamment du Maire de Bordeaux en ce mois de Juin. FranceBleue Gironde était visiblement présente et a interviewé le Maire de bordeaux sur LE thème que les médias locaux adorent évoquer, le grand contournement.
Cela étant, fini les ambitions pharaoniques des anciens porteurs de l'ex-projet, M. Juppé "étudie" un retour ... de la toute première solutions évoquée à savoir les barreaux Est, reliant les autoroutes existantes pour dévier le trafic PL. Un grand contournement, mais "en morceaux"...

Je vous reproduis ci-après l'article disponible sur le site de FranceBleueGironde et intitulé (sans sensationnalisme aucun) "Juppé veut à nouveau du grand contournement de Bordeaux"

... Cependant, une autre personnage bien connu des opposants au projet d'alors fait également sa réapparition suite à cette journée sur les mobilités en métropole, j'ai nommé M Laurent Courbu, le toujours patron de la CCI Aquitaine et toujours soutien n°1 d'une autoroute autour de Bordeaux (relire les très nombreux article de ce blog à son sujet). Interrogé par LaTribune.fr sur l'accessibilité de la capitale girondine, il reprend son thème favori : "Nous, chefs d'entreprises, avons échoué quasiment sur toute la ligne quand il s'est agi de faire entendre notre voix." "Les politiques font mine de découvrir que 25.000 camions empruntent la rocade de Bordeaux chaque jour... C'était déjà le cas il y a dix ans quand le dossier de grand contournement de Bordeaux était évoqué... et rejeté à l'unanimité par les élus et les opposants... sans que la parole du monde économique ait pu être entendue..." (article complet sur le site de LaTribune).

L'article de FranceBleuGironde donc :

Alain Juppé, maire de Bordeaux et président de la métropole, met à nouveau sur la table le projet de grand contournement de Bordeaux pour délester la rocade de son affluence.
Nouveau rebondissement pour le projet de grand contournement. Cette semaine, à l'occasion d'une table ronde sur la mobilité dans les locaux de l'hôtel de la métropole, Alain Juppé s'est prononcé pour son retour. "Il va falloir qu'on se repose la question. Même à deux fois trois voies, la rocade n'épongera pas tout le trafic", a t-il lancé. Mais désormais, pas question d'engager de grandes constructions pour enjamber la presqu'île d'Ambès ou l'estuaire de la Gironde : "je réfléchis à relier, par des barreaux, les autoroutes qui convergent vers Bordeaux en élargissant les voiries existantes."
Dans les faits, trois autoroutes seraient donc concernées par le plan de celui qui est également le maire de Bordeaux. L'A89 vers Périgueux et qui constitue un axe vers Limoges et Orléans, l'A62 vers Toulouse et l'A63 vers Bayonne. Par ce fait, la volonté d'évacuer la rocade des poids lourds venus d'Espagne est claire. D'autant que près de 6500 poids lourds empruntent la rocade bordelaise chaque jour. Le président du Conseil Régional, Alain Rousset, serait "d'accord sur le principe" selon Alain Juppé qui lui a soumis ses propositions.

Un projet vieux de près de 30 ans

"Ce n'est pas une solution", répond une des opposantes historiques du contournement. Pour Colette Arnaud, présidente de l'association "Vivre avec le fleuve" qui regroupe des habitants de la presqu'île d'Ambès, il y a des projets déjà en discussion qui suffiraient à éponger la circulation autour de Bordeaux. "Le projet de deux fois deux voies entre Périgueux et Langon est une possibilité pour diminuer le trafic de camions. À ceci il faut ajouter davantage de TER pour les habitants du Blayais et du Cubzaguais qui viennent travailler en masse dans l'agglomération."
Le projet de la troisième voie réservée aux covoiturages a également été abordé. Portée par de nombreux élus, l'idée séduit Alain Juppé. Avant de nuancer ses propos : "il faut d'abord faire cette troisième voie avant de l'attribuer."

25 janvier 2013

Le retour des barreaux Est ...

Je vous ai copié ci-dessous l'intégralité de l'article de Jean-Paul Vignaud du journal Sud-Ouest dans son édition en ligne du 24 janvier 2013, évoquant un potentiel retour des "barreaux Est" en tant que solution possible pour réduire les encombrements sur la rocade. Ce thème ayant été déjà abondamment évoqué sur ce blog, je vous revoie aux messages anciens que vous pouvez facilement retrouver...

Circulation : le contournement de Bordeaux autrement

Le contournement de Bordeaux est enterré mais l'idée d'un délestage par barreaux à l'est de l'agglomération refait surface


"La période des vœux fait ressurgir les dossiers chauds et les questions qui fâchent. Ainsi évoque-t-on à nouveau les embouteillages insupportables de la rocade de Bordeaux et la nécessité de trouver des solutions. Tous les élus, sans exception, en parlent. Vincent Feltesse, Alain Juppé, Philippe Madrelle…
Vincent Feltesse demande à l'État de prendre le taureau par les cornes et de terminer au plus vite la mise à 2 x 3 voies de la rocade ouest. Une motion a été votée en ce sens par les élus communautaires. Philippe Madrelle, lui aussi, pense que tout cela est de la responsabilité de l'État. Il n'ose plus prononcer le mot « contournement » mais glisse que « sans infrastructure », rien ne sera possible. Alain Juppé, lui, relance tout bonnement l'idée des barreaux de délestage, des barreaux qui relieraient les autoroutes et permettraient de dévier une partie des véhicules en transit.

Une solution déjà avancée
Un retour à la case départ. Pourquoi pas ? Car il a déjà été question de ces barreaux. Il y a une douzaine d'années, lors d'une conversation privée, un ancien directeur de l'Équipement nous affirmait même que c'était « une bien meilleure solution qu'un grand contournement, ce dernier étant très difficile à concrétiser en raison des contraintes environnementales et financières, alors que des barreaux de raccordement pouvaient se glisser sans trop de mal dans le paysage ». Ces barreaux s'intégreraient mieux car ce sont de simples portions de route. Ils sont plus faciles à financer aussi, les travaux pouvant se réaliser tranche par tranche. Ces propos découlaient-ils d'études approfondies ? Certainement. Le projet de grand contournement est déjà bien engagé. La direction de l'Équipement n'a toutefois jamais évoqué cette hypothèse.
Barreaux de raccordement, barreaux de délestage, de quoi s'agit-il exactement ? Il suffit de regarder la carte des autoroutes parisiennes pour comprendre. Autour de la capitale, on n'a pas multiplié les couronnes. Les autoroutes qui partent en étoile sont reliées par des barreaux. On va ainsi d'une autoroute à l'autre, on échappe au périphérique embouteillé et on contourne l'agglomération plus rapidement.
Trois barreaux nécessaires
Voilà ce qui pourrait se faire autour de Bordeaux et que semble souhaiter Alain Juppé. Trois barreaux seraient nécessaires (voir infographie ci-dessous). Au nord, un premier barreau pour relier l'autoroute A 10 (Bordeaux-Paris) et l'autoroute A 89 (Bordeaux Lyon), avec contact avec la RN 10. À l'est, un second entre l'A 89 et l'A 62 (Bordeaux-Toulouse). Au sud, enfin, un troisième entre l'A 62 et l'A 63 (Bordeaux-Espagne).
Les 110 kilomètres du contournement envisagé à l'ouest sont bien loin. En effet, chaque barreau ferait 25 kilomètres au maximum, soit en gros 75 kilomètres d'autoroute à construire. Et encore, ces axes pourraient être plus courts s'ils étaient réalisés près de Bordeaux.
Deux questions majeures se posent néanmoins : où glisser ces barreaux ? Comment les financer ? Selon certains experts, il y aurait des lieux de passage possibles. Mais seulement si l'on fait vite, car avec l'étalement urbain, ces espaces se font de plus en plus rares. Pour le financement, plusieurs possibilités existent : un financement d'État (ce serait l'idéal bien sûr mais les caisses sont vides), un cofinancement (État-Région-Département) ou alors un financement 100 % privé (l'ASF, qui gère à la fois l'A 10, l'A 89 et l'A 62, ne pourrait-elle pas être intéressée par ces voies ?).
Ces barreaux permettraient d'interdire aux poids lourds d'emprunter la rocade. Les camions en transit auraient pour obligation de contourner l'agglo par ces nouvelles voies de délestage. Du coup, cela réglerait une partie des problèmes de la rocade. Prenons pour exemple l'A 63, à l'approche de Bordeaux. Ici, transitent 12 500 camions par jour. Il suffirait que de 50 % d'entre eux soient détournés pour que la rocade sud soit décongestionnée. En longueur, 6 000 camions équivalent à peu près à 30000 voitures, soit autant « d'espace » libéré. En ce début d'année, l'espoir est permis."

Article à retrouver sur le site du journal :


30 avril 2012

Compte-rendu des débats du grenelle des mobilités à mi-parcours.

 
Pour votre information, voici le compte-rendu officiel de la plénière de mi-parcours du Grenelle des Mobilités Métropolitaines qui s'est déroulée le 5 avril dernier et qui s'est tenue dans les locaux de la faculté de Bordeaux.
Je vous ai reproduit ci-dessous in extenso le sous-chapitre concernant l'atelier qui nous intéresse tout particulièrement, à savoir celui sur les "grands déplacements", rempli de pro-CAB et ce jusqu'à sa présidente (voir article précédent) ...

4. Synthèse de l’avancée des travaux de trois ateliers thématiques par les binômes Président/Rapporteur
4.1 Les grands déplacements par Nicole PIZZAMIGLIA et Guillaume POUYANNE
Les points de consensus
- La Garonne et le port sont sous-exploités.
- Les dessertes ferroviaires sont mal utilisées.
- L’aéroport est mal desservi.
- Beaucoup de territoires sont encore enclavés.
- Les camions transitant sur la rocade sont de plus en plus nombreux, tout comme les touristes à Bordeaux.
- Les contraintes sur le transport de marchandises sont fortes : 7 900 camions circulent sur la rocade tous les jours, probablement 9 000 en 2020.
- Le développement du covoiturage se heurte aux réticences au changement.
- Les péages urbains fonctionnent plutôt bien à Londres et à Stockholm, mais ce n’est pas le cas partout.
Les points de dissensus
- S’agissant du grand contournement, ses partisans ont souligné les avantages économiques qu’il pourrait présenter (meilleur accès au port, etc.) alors que ses détracteurs ont rappelé que les véhicules en transit sur la rocade, camions compris, ne représentent pas plus de 8% du trafic journalier et qu’il n’est donc pas nécessaire.
- Ce débat reflète deux visions : certains adoptent une vision quantitative visant à accroître les capacités d’accueil des infrastructures existantes comme la rocade alors que d’autres défendent une vision plutôt qualitative avec une optimisation de leur utilisation.
Les orientations
- Encourager le covoiturage pour lutter contre la congestion en créant soit une voie réservée sur la rocade par exemple, soit des péages urbains.
- Optimiser l’utilisation des infrastructures existantes en favorisant l’intermodalité que ce soit pour les déplacements de personnes ou de marchandises.


Au final, on remarque que les "points de consensus" annoncés ne sont consensuels que du côté des pro-contournement et on voit la très grosse ficelle du Port et de l'Aéroport (on lit entre les lignes l'idée d'une jonction) et de l'enclavement supposé de "beaucoup de territoires" (??) qu'on imagine situés entre les deux. Comme par hasard, cela tombe pile sur un tracé bien connu souhaité par la CCI (propriétaire des deux lieux) ...
Autre cas classique, les flux de camion qui inexorablement augmentent et illustré par les projections pour 2020 (projections au passage très fortement revues à la baisse par rapport au rapport d'étude d'avant projet qui les chiffrait à 20 000 par jour !). Personne n'est en fait capable de donner des chiffres fiables pour dans une dizaine d'année, encore moins avec la crise espagnole et l'explosion du coût des carburants. Mais 9000 ça fait bien. Et surtout car ça fait plus.
Et le "consensus" de conclure que le covoiturage ne marcherait pas et que le péage sur la rocade non plus.
Du bel ouvrage ...

Côté "dissensus" (sic), on remarque d'emblée que les arguments anti-CAB ont été plus que ramenés à la portion congrue !! En gros, des avantages économiques quasi évidents face à un ouvrage ne concernant prétendument qu'une faible part des flux (je dit bien prétendument car vous avez remarqué que cela ne figurait pas dans la partie consensus ....). Le chiffre de 8% est crédible (Vincent Feltesse a parlé lui de 15%, très exagéré à mon sens), mais des arguments clé ont été omis dans ce rapport malgré les interventions incessantes de la représentante de la coordination incontournable dans cet atelier (voir article sur la composition des ateliers).

Le rapport d'étape aurait pu rappeler entre autres les argument suivants :
  • un projet de contournement à péage que personne n’empruntera ou presque (argument rendu encore plus crédible vu l'échec constaté par tous de la portion Langon-Pau de l'A65) ;
  • un coût de plusieurs milliards d'euros qui en feront l'un des plus cher de France (sinon le plus cher) : qui paiera la facture ? Et les pertes d'une exploitation non rentable ?
  • un projet faramineusement gourmand en graves et sables pour sa construction alors que la gironde est déjà ultra déficitaire en granulats (avec pour conséquence l'ouverture de gravières au-delà du raisonnable, une explosion du la tonne de grave pour la construction des autres infrastructure, des habitations et autres équipements utiles, un flux de transport de matériaux inégalé en centaines de camions jour supplémentaires !!) ;
  • un projet évidemment favorable au transport routier et donc porteur de davantage de pollution et d'émission de GES favorisant le réchauffement climatique, allant totalement à l'encontre des objectifs du Grenelle de l'environnement (argument massue, origine de son abandon par l'Etat, et ni avancé dans les consensus, ni les dissensus. Etrange non ?),
  • un projet destructeur de l'environnement, qui réduira la capacité des zones humides traversées à protéger l’agglomération bordelaise des crues et inondations, en plus de réduire la biodiversité locale ;
  • projet inutile qui ne produira aucun désenclavement de quiconque et qui favorisera l'étalement urbain ;
  • Enfin et surtout, comme l'avait la DRE en son temps, un projet qui n'a jamais été prévu pour désengorger la rocade dont la saturation provient du trafic local interurbain et non du trafic de transit ! 

Mais qui sait ? Le rapport final reprendra peut-être ces éléments complémentaires ...


21 janvier 2012

Grenelle des Mobilités : groupe de travail sur mesure pour les pro-contounement !

 Sous l'égide des quatre grandes collectivités locales (CUB, CRA, CG33, Mairie de Bordeaux) et de l'Etat, le Grenelle des Mobilités Métropolitaines s'organise pour le lancement de ses travaux visant à "trouver des solutions innovantes" pour répondre au "phénomène de congestion". Ce grenelle compte y parvenir en permettant de "mener un travail de co-production qui précisera les conditions et les projet partenariaux nécessaires à une rupture dans les manières de pratiquer et d'organiser la mobilité dans les territoires de la métropole".

Ce processus commencera ce mois de Janvier 2012 (avec une première réunion jeudi 26/01 de 10h30 à 12h30 à la Fac de Droit place Pey Berland) et son rapport devrait être rendu "à l'horizon de l'été 2012".
La coordination incontournable a réussi à se faire une place dans le groupe de travail le plus important à nos yeux, à savoir le groupe "grands déplacements".   Et la liste des membres de ce groupe de travail en dit long sur les conclusions à venir ... puisqu'il n'est composé quasiment qu'exclusivement de personnes représentant ou ayant représenté des institutions pro-contournement, et ce jusqu'à sa présidente ! 

Voici en exclusivité la composition de l'atelier "grands déplacement" ... avec en prime et en jaune, ceux qui se sont ouvertement favorables à l'ex-projet de contournement ou qui se sont positionné pour à à moment donné, et en bleu les ouvertement contre. Pour les autres, je n'ai pas d'information (mais vous pouvez m'en fournir !) ...
Sous la direction d'une présidence et dotée d'un rapporteur, les membres du groupe de travail sont répartis en cinq catégories :
  1. l'Etat. 3 représentants pour la Dreal (le ministère des transports, antenne aquitaine), la Ddtm (CG33...), la Dira (Direction interdépartementale des routes), le Cete, l'Ademe, Euratlantique (donc la CUB), RFF, PBA, ...
  2.  les Collectivités locales. 4 représentants (un pour chacune : CG33, CRA, CUB et Mairie de Bordeaux, et donc porteur de la parole de M Alain Juppé)
  3. les Entreprises. 8 représentants : la CCI, l'Aéroport de Bordeaux (dépendant de la CCI ...), l'Union Portuaire (Le Port Autonome de Bordeaux a été favorable au projet), CIJA (?? impossible de savoir qui est derrière cet acronyme), l'UIMM, Cap Entrepreneur, Chambre des métiers et encore un autre pour la CCI.
  4.  Syndicats et vie sociale. 5 représentants : CGT et CFTC, le CREAQ  + 2 "citoyens" (inconnus pour moi)
  5. Association Environnement + usagers de la mobilité. 2 représentants : Mme Paris de l'association  DURRABLE et Mme Colette Arnaud du Collectif Bordeaux Incontournable
  6. groupe "Experts".  7 représentants : la SNCF, la FNTR, les ASF, SYSTRA, GEODIS, 1 retraité = Pierre BAILLET, ex-responsable des études transports au CETE du SO, Centre d'Etude qui a réalisé le dossier technique du projet et celui de l'A65, et enfin, M Sanabria, DGS de la Communauté de Communes Portes de l’entre deux mers (Latresne, Cenac, Quinsac, St Caprais, ...) (aucun avis sur la position de ce monsieur)
  La présidence de cet atelier est donnée au "Collège Entreprises" sous l'égide de madame Nicole Pizzamiglia, présentée comme membre du Certa.
Le rapporteur sera le "Collège expert" sous l'égide de M G Pouyanne (maître de conférence en Sciences Economiques - Gretha)
 
QUE DE JAUNE DANS CET ATELIER !!!
Sur 31 membres, 20 soutiennent ou ont soutenu le contournement autoroutier de Bordeaux !! Et encore, c'est un minimum car je n'ai pas d'information sur une dizaine de membres ! Deux-tiers de pro CAB au moins ... face à un unique représentant de la coordination  !

Et quelle est la feuille de route de cet atelier ? Répondre notamment aux trois premières questions suivantes :
- Comment les flux économiques de transit peuvent-ils retrouver une capacité à traverser aisément l’agglomération en évitant les conflits d’usages avec les flux locaux de déplacements ? (vous remarquez comme la phrase sous-entend très subtilement le mode routier ?)
- Comment diminuer l’incidence des poids lourds sur la rocade ? (là encore, la question sous-entend que la rocade est congestionnée par les poids lourds et non les voitures, alors que ce n'est pas le cas)
- Comment réduire la dangerosité, les accidents ? (vous reconnaissez ici l'argument principal de la construction de l'A65, autoroute dont on reconnait aujourd'hui qu'elle n'auraot jamais dû voir le jour ...)

Cela sent très clairement le paquet préparé à l'avance ...

D'autant plus que les pro-CAB se réservent des places de choix :
- La présidence : quasiment 100% pro-contournement, dont sa présidente, présentée comme "CERTA" (déjà pro-cab), mais surtout ex vice-présidente de la CCI et représentante des entrepreneurs de la Haute-Gironde, proche de l'association Durrable et ouvertement pro-contournement (lire cet article édifiant à son sujet dans le magazine Haute-Gironde - lire le milieu de l'article) !
- Le groupe rapporteur : son rapporteur principal n'est pas à ma connaissance estampillé pro-contournement et je ne lui ferai pas de procès d'intention, en revanche, il sera sévèrement encadré par le groupe "Expert", qui est chargé de la rédaction du rapport final,  composés pour bon nombre de transporteurs routiers et 4 membres sur les 7 dépendent ou ont dépendu d'institution soutenant ou ayant soutenu le projet.



On peut éventuellement imaginer que le CREAQ, centre régional d'écoénergétique d'aquitaine, association dont l'objet est la maîtrise de l'énergie et le renouvelable ayant reçu le soutien d’associations ayant lutté contre le projet, serait plutôt hostile à une solution autoroutière. Mais tout ceci paraît au final avoir été bien orchestré et les conclusions de cet atelier "grands déplacements" aux questions qui leur ont été (im)posées paraissent en l'état jouées d'avance et,  même si la représentation de la coordination aura l'occasion de développer ses imparables arguments, le poids des lobbies va être difficile à surmonter. La composition de cet atelier doit donc être revue si l'on souhaite pouvoir accorder un quelconque crédit à ses recommandations.





21 novembre 2011

Pascale Got, le retour ...

Bien connue des médocains puisque c'est leur députée (5eme circonscription de la Gironde), pascale Got, après près de 4 années de silence quasi-total sur le sujet (!)  a réabordé l'ex-projet de contournement autoroutier lors de la réunion annuelle de la très active association Vivre la Foret (vivelaforet.org). Ses propos que je vous reproduits ici ont fait l'objet d'un petit encart dans le journal sud-ouest du 21 novembre :
   "Ce projet n'existe plus ! C'est un projet qui ressort en période électorale, mais au niveau national, il n'y a aucun financement de prévu pour le mettre en œuvre, et il n'est même pas inscrit sur la liste des grands travaux nationaux à venir. Pour faire face à la saturation de l'agglomération bordelaise, les ministres préfèrent un grand contournement ferroviaire qui sera plus opportun à l'Est qu'à l'Ouest. Mais le grand contournement annoncé par Philippe Madrelle depuis 15 ans, il n'en est plus question."


Deux remarques à ce sujet.

Pourquoi tient-elle à évoquer le sujet alors qu'elle n'en a plus parlé depuis 2007, juste avant son élection ? Et bien parce que les élections de 2012 approchent ! Et tout le monde sait qu'aborder le sujet, c'est vous assurer à coup sûr quelques lignes dans la presse locale. C'est donc chose faite pour Mme Got, visiblement déjà en campagne dans l'attente de challengers.

Mais cela m'amène à ma deuxième remarque : on n'en sait toujours pas d'avantage sur sa position réelle ! Et ça ne date pas d'hier : Dès mai 2007, elle esquivait déjà allègrement la question sans jamais réellement s'afficher comme étant contre le projet (voir archive). Dans  tous les cas, elle n'a jamais soutenu le mouvement des anti-contournements médocains ou des anti-contournements tout court. Et depuis son élection, plus jamais elle n'a évoqué le sujet, encore moins donné son avis précis sur le projet, ne faisant que prendre acte de son abandon fin 2009. Au final, on sait dans ses propos ce que "les ministres préfèrent" ... mais elle, quelle est sa préférence ?

Mais rien n'est perdu ! En effet, le lancement prochain du "Grenelle Girondin des Mobilités" initié par Vincent Feltesse et cautionné par le Préfet Stefanini lui donnera sûrement l'occasion de présenter enfin sa position réelle sur le sujet ! Avant les élections législatives, ce serait la moindre des choses car cela pourrait bien être un point de détermination pour les électeurs. En effet, si l'on extrapole les sondages actuels, nous pourrions nous attendre à l'arrivée d'un ministre des transports du même parti que Mme la députée ... Et là, pourra-t-elle nous faire état de la même volonté au plus haut niveau de réaliser un contournement ferroviaire sans plus jamais exhumer le projet de M Madrelle sous une forme ou une autre ? Comment se positionnera-t-elle alors sur ce que les ministres préfèrent ...

14 septembre 2011

Retour du CAB : Le Préfet Stefanini siffle la fin de la partie ?

Ce mardi 13 septembre, le nouveau Préfet Stefanini s'est exprimé sur de nombreux sujets mais été très attendu sur le dossier de l'ex-contournement autoroutier de Bordeaux. 

Aux journalistes présents, il a déclaré que le CAB "a été enterré il y a trois ans de cela par le Grenelle de l'environnement (…). L'État préfère aujourd'hui le ferroviaire et faire des efforts pour mieux exploiter les structures existantes. » Le journal sud-ouest, dans son édition du 14/09 traduit pour sa part cela comme l'affirmation que le contournement appartient au passé. Il n'est pas le seul (voir article précédent). On peut donc comprendre que le dossier est bel et bien enterré, conformément aux précédentes décisions de l'Etat (vous devez à ce sujet relire cet article !)
Il a ensuite renforcé la crédibilité de ce souhait en confirmant l'enveloppe de l'Etat de 18 millions d'Euro pour le démarrage des travaux de la mise à 2x3 voies de la rocade (que certains appellent déjà les 18 millions Juppé, tant le Ministre n°2 du gouvernement aurait pesé de son poids dans ce transfert de fonds). 
Nous pourrions donc être plutôt rassurés.

Cependant, d'après le journal Sud-Ouest, le Préfet aurait cependant ajouté "Je n'ai pas dit que le projet était mort, j'ai dit qu'il était enterré". C'est donc au final un peu moins clair : si les morts sont généralement enterrés, les projets autoroutiers seraient encore en vie sous terre ?
Le Préfet Stefanini a également semblé apprécier l'initiative de V Feltesse visant à créer un grand débat sur la mobilité en Gironde, initiative dont il a souhaité "accompagner les démarches si nécessaire", "grenelle" dont je pense personnellement qu'il ne faut pas forcément rejeter mais donc il faut quand même se méfier. En effet, quoi de mieux qu'une série de réunions prétendument "multipartites" pour en faire ressortir une "majorité", justement celle qui arrange ses organisateurs ... On nous a déjà fait le tour lors du Débat Public de 2003, vaste mascarade destinée à habiller le projet de CAB autour d'un faux consensus. Depuis, il est normal de toujours rester méfiant sur ce genre de propositions...

12 septembre 2011

Rentrée politique de Madrelle : le Président du CG raconte n'importe quoi.

Devant plusieurs journalistes, dont un du  journal Sud-Ouest, Philippe Madrelle a fait sa rentrée politique et a abordé une x-ième fois le dossier du contournement. Revigoré par les déclarations d'Alain Juppé sur le dossier, il est revenu sur son thème favori.
Voici ses propos mis en ligne sur le site du journal le 10 septembre : « L'idée que j'ai lancée, il y a vingt-deux ans, commence à rallier de plus en plus de monde, notamment Vincent Feltesse dont j'approuve l'initiative d'organiser des assises de la mobilité. Il y en a marre des parlottes et j'attends maintenant d'Alain Juppé qu'il fasse valider par le gouvernement sa récente volte-face sur le sujet alors que le schéma national des infrastructures terrestres pour 2030 est en cours de finalisation. Mais on peut aussi penser au contournement ferroviaire. La thrombose totale nous guette, il faut agir. »

A priori, la grande classique : "L'autoroute Madrelle" comme recette miracle à la thrombose. On peut cependant s'attarder sur la déclaration ...

Vous aurez d'abord tous noté que la réaffirmation de la paternité du projet se chiffre en décennies, ce qui ne met pas le Président du Conseil Général à son avantage ... mais vous aurez également noté si vous suivez ce blog que c'est exactement ce que reproche V. Feltesse à cette "solution" (voir article). Pour mémoire, le Président de la CUB a affirmé à peine une semaine avant qu'il fallait plutôt se repencher sur le problème sans reprendre "une solution vieille de trente ans qui ne parvient pas à s'imposer". (d'où les assises de la mobilité). M. Madrelle est clairement prêt à raconter n'importe quoi pourvu que ça puisse aller dans son sens ! En effet, les déclarations de V Feltesse sont à l'évidence aux antipodes d'un ralliement au projet tel qu'imaginé par son père créateur ! Entre "une idée qui commence à rallier [...] V Feltesse", et "une solution veille de trente ans qui ne parvient pas à s'imposer", le Président du Conseil Général ne s'encombre pas avec la nuance !

Encore plus fort : M Madrelle en aurait "marre" des "parlottes" faisant clairement allusion aux propos d'Alain Juppé. Ce dernier a en effet demandé début septembre à ce que le dossier soit "remis à plat" ... tout en ajoutant "qu'il ne fallait pas ressortir le projet initial". En plus d'assimiler discussions, débats et remise à plat avec des "parlottes", M Madrelle raconte ici encore n'importe quoi : A l'évidence, les propos d'Alain Juppé ne manifestent absolument pas un quelconque ralliement au "projet Madrelle" ! Certes il a déclaré mi-juillet souhaiter "rouvrir le dossier", mais cela ne veut pas pour autant dire qu'il veut que le schéma national des infrastructures et des transports en cours d'élaboration incorpore la mention "autoroute madrelle" comme sous-entendu. Là encore, la relecture des propos frisent la malhonnêteté intellectuelle.

Enfin, concernant le "mais on peut aussi penser au contournement ferroviaire", on notera l'allusion, la citation pour la forme, sans soutien ni conviction aucune, ajoutée à la fin histoire d'en parler. Une clôture téléphonée d'un plan de com' relooké 22 années plus tard :
"... et n'oublie surtout pas de citer le ferroviaire, Philippe !"; 
"T'inquiète !"; 
Quelle tristesse. Mais on peut aussi commencer à ne plus tenir compte des propos de M Madrelle ...

06 septembre 2011

Vers un réel retour du projet de contournement ?

Le 5 septembre, dans le cadre d'une conférence de presse sur l'avenir de la ville de Bordeaux, Alain Juppé , entre autres sujets, est revenu sur ses déclarations de début juillet concernant le CAB (voir article précédent).
Évoquant les problèmes des transports, le Maire de Bordeaux a regretté le retard pris par la mise à deux fois trois voies de la rocade mais s'est félicité d'avoir rouvert le débat sur le contournement de l'agglomération. Tout en estimant "qu'il ne fallait pas ressortir le projet initial" et "remettre le dossier à plat", il justifie ses propos par  l'incapacité de la SNCF à relancer le fret ferroviaire.

Quelques jours avant, Vincent Feltesse, à mon avis un peu surpris et gêné par la sortie d'Alain Juppé, avait estimé pour sa part nécessaire d'ouvrir un "grenelle des mobilités" en Gironde dans le courant du mois de septembre. Sous la forme de réunions multipartites, cette initiative permettrait à toutes les parties prenantes de "participer à la réflexion" sur les grands projets de transport que seraient un contournement des transports en communs, une mise à 2x3 voies de la rocade et un grand contournement, "sans présumer à l'avance de sa forme, routier ou ferroviaire". Cela pourrait donc sentir la réunionite-marathon destinée à noyer le (gros) poisson ? Mais le Président de la CUB d'ajouter : "Ressortir la solution du grand contournement aujourd'hui incite pourtant à la prudence. Le débat ne doit-il pas se focaliser sur le problème à résoudre plutôt que reprendre une solution vieille de trente ans qui ne parvient pas à s'imposer ? " Des propos beaucoup plus nuancés donc.

Au final, et à mon avis, il est pour l'instant urgent pour les pro-CAB d’attendre et temporiser : Entre la volonté d'une "remise à plat" ou d'un "grenelle des mobilités", ça sent la communication alambiquée sur le thème "éventuellement oui au projet mais avec un autre projet". Cela montre peut-être aussi que la sortie d'Alain Juppé a au final peut-être plus embarrassé les grands élus pro-contournement qu'autre chose (et c'était d'ailleurs peut-être le seul but ?) et ceux-ci ne sont peut-être pas si mécontent que l'Etat ait enterré le projet ? Peut-être ont-ils également enfin intégré son inutilité et l'aberration de sa réalisation, et donc le risque politique qui va avec ? Dans tous les cas, il est clair qu'ils font aujourd'hui preuve d'une très grande frilosité sur le sujet et que rien ne se fera réellement avant la fin du cycle électoral de 2012, présidentielles et législatives.

Cela étant, il y a à mon sens pas mal de raisons d'être relativement serein si nous devions recommencer nos actions, notamment et surtout parce que le projet n'est pas plus défendable aujourd'hui qu'hier tant les arguments pro-contournement sont intenables. De plus, nous avons un nouvel argument de poids avec l'échec patent de l'A65, entre autres sur le plan économique. Que va-t-il se passer quand les collectivités traversées devront mettre la main à la poche comme le prévoit en général tout contrat de concession ? Désormais, tout projet de CAB devra donc faire la preuve de la réalité de sa rentabilité, ce qui paraît hautement improbable. Un grossier habillage sur le mode "autoroutes écologiques" n'y ferait rien, et les pro-contournement le savent.

19 juillet 2011

La coordination réagit par voie de presse.

Suite aux déclarations d'Alain Juppé (voir article précédent), la Coordination Incontournable, qui lutte depuis le début contre le projet, a rapidement et vivement réagit à l'idée de sa réactivation. Je vous reproduits ci-dessous et dans son intégralité le communiqué de presse qui a alors été envoyé aux médias : 

"La coordination incontournable exprime sa plus vive émotion suite aux propos pour le peu surprenants du Maire de Bordeaux qui, après avoir fermement pris position contre la croissance du fret routier, entend réactiver un projet pourtant abandonné par l'État au motif de son incompatibilité totale avec les objectifs du Développement Durable. La coordination incontournable tient notamment à rappeler, à la suite de la Direction Régionale de l'Équipement en son temps, la totale inutilité de ce projet dans un but de désengorgement de la rocade et s'étonne de tels propos de la part d'Alain Juppé. Elle rejoint cependant sa position sur le fret ferroviaire et réaffirme l'urgence de sa réalisation alors que ce dossier prend effectivement un retard inacceptable."

Le journal Sud Ouest en a publié quelques extraits dans son édition du 16 juillet (article consultable sur le site du journal).  Je ne sais pas si les autres médias à qui la déclaration a été envoyée ont également joué le jeu et publié l'avis de la Coordination sur la question. A suivre donc.

12 juillet 2011

Virage vert : Sortie de route d'Alain Juppé ?


Lors du Conseil de la Communauté Urbaine de Bordeaux du vendredi 8 juillet concernant notamment les projets liés à Bordeaux métropole, Alain Juppé a fait une déclaration fracassante en annonçant qu'il fallait "rouvrir le dossier du contournement autoroutier" et ce en réaction à "l'incapacité de développer le fret ferroviaire" en France, arguant des difficultés liées à  "la mobilité et à l'accessibilité extérieure" à la métropole. Tournant le dos à ses engagements passés et à sa vision écologique, le ministre maire de Bordeaux a réalisé un coup médiatique de maître en se plaçant clairement au centre du jeu politique, volant habilement la vedette au Président de la CUB Vincent Feltesse.

Depuis ces propos, comme il fallait malheureusement s'y attendre, tous les pro-contournement se déchaînent et nous assistons à un vrai déluge de prises de position sur le mode "je l'avais bien dit", "il faut maintenant aller vite",  "la concertation ne doit plus être une source de perte de temps" etc. et les arguments les plus démagogiques refont surface : "permettra d'éviter la thrombose au niveau de la rocade", "d'éradiquer les bouchons", "limitera la pollution" (si si) et j'en passe ... alors que les opposant au projets ont maintes et maintes fois fait la preuve de leur vacuité.

Ce qui est clair, c'est que cette sortie bien calculée a déjà pour conséquence de raviver les oppositions, et ce dans un temps politique de plus en plus tendu à l'approche des présidentielles et législatives de 2012. Pour EELV, la "hache de guerre" est déterrée avec le maire de Bordeaux ... mais  cela va également raviver les tensions extrêmement fortes sur le sujet entre la formation écologiste et le PS dont les caciques ont toujours été pro-CAB, mais aussi entre le pôle écologiste du PS et les vieux "routiers" (elle est facile, je sais) du parti, promoteur d’infrastructures lourdes. Sans oublier entre le PS et ses propres électeurs ! En effet, n'assumant pas leur choix certains, se défilent déjà comme par exemple Vincent Feltesse qui a très rapidement affirmé que le projet ne devait "pas être inséré dans le cadre du projet métropolitain". C'est sûr qu'une grosse autoroute à camions en plein dans l'Ecoparc de Blanquefort, cela ferait un peu tache ! Face à la réaction des électeurs (et des contribuables, on l'oublie trop souvent sur ce projet), mieux vaut donc faire porter le chapeau aux services de l’État ...
La conséquence à court terme de ces déclarations est déjà donc bien visible et peut permettre d'en deviner la raison première, au moins en terme de "timing"...

Ce pavé dans la marre va cependant mettre en lumière les contradictions des uns et des autres, et tout d'abord celles d'Alain Juppé lui-même ! En effet, le numéro 2 du gouvernement va avoir beaucoup de mal à justifier sa position car comment vouloir à la fois promouvoir une "nouvelle vision pour les transports" et relancer le pire des projets autoroutiers ? Comment Alain Juppé se figure-t-il que des "autoroutes intelligentes" permettront de réduire la croissance du fret routier ? Comment traiter "la mobilité" dans l'agglomération et faire la promotion d'un projet dont on sait qu'il ne servira à rien en terme de désengorgement ? Comment vouloir régler "le problème de l'étalement urbain" et favoriser des grands axes routier ? Comment vouloir "abandonner le fret routier" et proposer toujours plus de routes ? Comment en avoir quasiment fait un argument de campagne aux dernières municipales et éventuellement porter la parole inverse aux suivantes (2014) ? Et comment enfin ne pas oublier ses propos de 2008 que vous pouvez relire pour mémoire ...

Cette position d'équilibriste va donc être très difficile à tenir ... et à faire avaler à ceux qui ont salué son virage vert. Beaucoup pensent à une simple manœuvre politique. Ils ont en partie raison car ce projet a un autre très gros défaut : il permet immanquablement à celui qui l'évoque de faire parler de lui ...


Cela étant, à plus long terme, il faut se rendre à l'évidence : le projet est susceptible de ressortir pour de bon si personne ne s'y oppose pas fortement une fois de plus. La raison l'avait emportée en son temps et il va malheureusement falloir recommencer le travail de mobilisation et de pédagogie alors réalisé. Pour l'heure, il est important que chacun commence à se faire à l'idée d'une reprise possible de certaines actions "incontournables". La coordination est actuellement en train de se réactiver et un réunion "de rentrée" en en cours de calage.

Vous serez bien évidemment tenus au courant sur ce blog qui reprend donc du service !

12 décembre 2010

Grande enquête sur la circulation en Gironde : Ph. Madrelle et les pro-contournement pris à leur propre piège !

Comme vous l'avez sûrement vu, le journal sud-ouest a mis les transports girondins sous les feux de la rampe depuis de nombreuses semaines. D'ailleurs, il était quasi impossible d'y échapper : Pas un jour sans une publication sur l'avis du Président du Conseil Général au sujet de "la plus grande usine à CO2 de France", sur un Habitant de Saint Loubès travaillant à Blanquefort (!) demandant à ce que "de grands aménagements soient réalisés", sur le camion ayant causé un dramatique accident, sur un soit-disant retour du débat sur le grand contournement dans le cubzaguais (avec toujours à la baguette la très peu indépendante association "durrable" avec à sa tête une ancienne conseillère technique aux transports de ... M Madrelle ; revoir article de 2008 de ce blog), ou encore sur l'Est de la Gironde et la Dordogne qui "craignent un surcroît de trafic" etc. etc.

Plusieurs d'entre vous m'ont alors demandé de publier sur cela pour faire entendre une autre musique. Mais la patience est parfois bonne conseillère car LE sondage tant attendu est sorti dans SO et il est catastrophique pour toute la stratégie Madrelle. Ce sondage Ifop, dont on me dit qu'il aurait en réalité été commandé par le Conseil Général lui-même, nous fait revivre l'histoire classique de l'arroseur arrosé et c'est donc ce dernier article, clôturant magistralement l'enquête du journal, qu'il faut au final évoquer. Je ne résiste pas à vous mettre le passage on ne peut plus explicite ci-dessous accompagné d'un extrait de la fin de l'article (SO - 11/12/10 - Dominque DE LAAGE - visible en intégral sur le site du journal) :

Circulation en Gironde : Suite et fin de notre enquête : [...] Comment sortir du piège automobile sur la rocade ? À dessein, nous n'avons pas proposé la formule, un peu taboue depuis son abandon, de « grand contournement autoroutier de Bordeaux ». Nous avons plutôt suggéré aux habitants de la Communauté urbaine de se prononcer sur l'idée d'une « super-rocade » parallèle à l'actuelle. La réponse est nette. Seulement 22 % d'entre vous sont pour. Plus on descend dans les tranches d'âge, moins l'idée de créer une nouvelle autoroute pour juguler la thrombose est plébiscitée (11 % des 18-24 ans, contre 36 % des 65 ans et plus). Ce sondage confirme le basculement des mentalités du côté des arguments de la grande famille écolo, dont Alain Juppé a été le chantre à l'UMP. Plus on crée d'autoroutes, plus on encourage la circulation automobile, l'étalement urbain et la pollution. Dont acte. Stop aux nouvelles voies rapides !

[...] Pour sortir des difficultés quotidiennes, vous proposez massivement une solution beaucoup plus « douce » et réalisable à court terme que la création d'une nouvelle autoroute : la mise à deux fois trois voies, le plus vite possible, de la rocade existante. Vous êtes 60 % à préconiser cette solution. Mais seulement 16 % à dire oui, en attendant, à une solution alternative telles que l'utilisation de la bande d'arrêt d'urgence. Pourtant, au train où vont les choses, c'est cette « troisième voie », celle d'alternative comme une voie pour le covoiturage, qui se dessine nettement.

Car les décideurs ont pris du retard pour arrêter cette mise à trois fois trois voies de la rocade, tout occupés qu'ils étaient de leur « grand contournement ». Car la rocade est dans un trou d'air politique, entre compétence de l'État et celles des collectivités territoriales. Il est temps qu'ils se réveillent. [...]

Quel désaveu de la population de l'aggomération pour l'ex-projet de M. Madrelle et toute son "argumentation" !
Quelle déculotée pour ceux qui ont voulu par ces tentatives orchestrées de longue date mettre en porte-à-faux certains alliés politiques foncièrement hostiles au contournement autoroutier, mais aussi destabiliser alain Juppé, opposant tardif mais de poids au projet (et cces manoeuvres politiques restent de mon avis -strictement personnel- l'un des principaux buts de la manoeuvre : décrédibiliser les Verts locaux tout en tentant de briser le consensus anti-CAB de la droite bordelaise autour de la position du Maire de Bordeaux ...), le tout dans un timing réglé sur les échéances locales qui s'annoncent.
Quel revers cinglant pour tout la machine à vendre le projet de contournement autoroutier et pour leurs soutiens !

Mais ce camouflet aurait pu être évité. En plus évidemment de relire les arguments de la coordination incontournable, M Madrelle aurait dû sentir le vent tourner radicalement par un autre article important du journal Sud-ouest : l'article dévastateur du 6 décembre sur ... le prix de l'aller simple Langon-Pau sur la toute nouvelle et déjà très controversée A65 : autour de 20 euros pour 150 km pour un investissement de 1.2 milliards d'euros ! Un quasi record de France au kilomètre (les véhicules particuliers et surtout les camions fuient déjà l'ouvrage !) ... mais une paille comparé aux montants potentiels d'une super rocade !! Des ouvrages d'art d'un niveau technique inconnu à ce jour et un budget potentiellement deux à trois fois plus élevé ... pour 50 km de moins ! Et bien sûr, sans les coûts indirects pourtant bien réels ...
Comme tous, vous avez entendu les réactions des utilisateur potentiels de ce tronçon porté à bout de bras par tout le monde. Mais visiblement pas les acteurs favorables à la démultiplication des autoroutes en Gironde et département proches ...

Mais c'est au final aussi logique que prévisible et, dans un élan tragi-comique, M Madrelle, son potentiel successeur (que l'on n'entend d'ailleurs plus autant qu'avant sur le sujet en ce moment ...) et leur alliés grands élus pro-contournement ne voient rien, n'entendent rien et foncent droit devant sans réfléchir ni voir le fossé qui se creuse de plus en plus entre eux et la population. Plus dure sera la chute.

23 novembre 2010

Contournement autoroutier : "Philippe Madrelle déterre la hache de guerre"

Vous avez pu lire dans ces pages que, dernièrement, le Conseil Général était à la manoeuvre pour faire (re)parler du feu projet de Contournement autoroutier. Ceci n'est en rien dû au hasard (tant déchéances approchent) et la communication sur le sujet fait évidemment partie d'une stratégie savamment orchestrée (visiblement) par son Président ... qui en a remis très logiquement une couche dans le cadre d'une interview dans les colonnes du journal Sud-Ouest vendredi dernier.

Pour clôturer l'entretien, SO pose alors la question : "Quelle est finalement votre position sur le grand contournement autoroutier ?"
Réponse de l'intéressé : "[...] La rocade est en voie de saturation et c'est en outre la plus grande usine à CO2 de toute la France. On n'échappera pas à l'éloignement des infrastructures routières et ferroviaires. Il y a deux illusions à dissiper : d'abord, penser que l'automobile est vouée à la disparition ; ensuite, nier la géographie. Nous sommes sur l'un des deux axes principaux qui conduisent à la péninsule ibérique et l'Afrique du nord. En trente ans, on n'a construit que deux autoroutes sous la responsabilité de deux présidents de région : moi-même pour Bordeaux-Périgueux et Alain Rousset pour Langon-Pau.
Entre les deux, il y a eu des présidents qui n'ont pas fait grand-chose. Mais le grand contournement reviendra forcément parce que cette situation use les nerfs, il n'y a qu'à voir le temps que mettent les gens à circuler. Ce projet va rebondir. Mon idée était bonne et il est juste dommage que le préfet Idrac s'y soit mal pris à l'époque."

Je vous passe une fois de plus la faiblesse des arguments maintes fois soulignée dans ce blog et rappelée dans les posts précédents et, en bon politicien, il reprend une fois de plus à son compte le malheur des utilisateurs de la rocade et annonce comme solution miracle la réalisation de ce projet pourtant bien inutile pour eux ... tout en passant sous silence toute solution alternative malgré les avancées des projets ferroviaires.


les Verts n'ont évidemment pas du tout apprécié ces propos et ont tenu à répondre dans les colonnes du même journal : "[...] Aussi, les Verts considèrent-ils que Philippe Madrelle déterre la hache de guerre en pleine campagne électorale. Au sein de la gauche principalement puisque la droite ne parle plus de grand contournement depuis longtemps. « Même Alain Juppé n'en veut pas », note Pierre Hurmic."

De même un élu Europe Écologie se demande "comment le président du Conseil Général peut faire le grand écart entre de bonnes décisions pour le développement durable (l'Agenda 21 notamment) et souhaiter des aménagements aussi désastreux que ce grand contournement."


Et il n'est pas le seul à le remarquer. On ne compte plus en effet les déclarations dudit Madrelle pour un véritable développement durable et vantant les actions du CG ... ni celles pour mettre en chantier une des plus grandes (et au passage une des plus chères ...) infrastructures autoroutières de France destinées à relancer le trafic poids lourds !!

Mais s'il insiste, peut-être que les Verts ne seront pas les seuls à déterrer la hache de guerre ...

05 octobre 2010

Contournement autoroutier : au PS, la question reste posée.

Certains ont peut-être vu passer l'article du SO du 28 Août au sujet des débats internes au PS sur la question du contournement autoroutier et se sont étonné de ne pas le voir évoqué dans ce blog.
En fait, la question de la médiatisation d'un retour de la question du CAB est souvent évoquée par les opposants au projet. En effet, le projet étant officiellement abandonné, parler des actions de lobbying (qui existent toujours) des uns et des autres (Conseil Général, Région, CUB, professionels du BTP, concessionnaires, CCI etc) pourrait médiatiser leurs actions et inciter au retour d'un débat pourtant caduc.
Cela étant, et après réflexion, cet article plutôt bien fait peut être pris non pas comme un retour de projet mais plutôt comme une piqûre de rappel : il faut rester prêt à se remobiliser ... et reboubler de vigilance à chaque échéance électorale.

Il ne vous aura évidemment pas échappé que 2012 arrive à grands pas et, par voie de conséquence, chacun va être amené à se (re)positionner sur certaines questions locales majeures. Le CAB en fait naturellement partie.

L'article nous explique donc ce que beaucoup d'entre nous savent : le PS n'a toujours pas de position officielle sur l'ex-projet et, lors de "rencontres d'été" tenues à St-Cier-sur-Gironde, plusieurs camps se sont démarqués à cette occasion :
- les élus des grandes communes de la CUB comme Alain Anzianni (sénateur-maire de Mérignac) ou Gilles Savary (élu de Talence, fortement impliqué dans le SCOT, mais également successeur annoncé au Conseil Général de Ph Madrelle, Président actuel et dinosaure pro-CAB assumé) pour qui le projet est "inéluctable". Je vous passe les classiques arguments discutables et passéistes tant ils ont été évoqués et démontés dans les publications de ce blog ...
- le "pôle écologique du PS" (minoritaire mais aux onze parlementaires) qui "condamne sans hésiter un projet hérité d'une époque qui ne s'intéressait ni aux émissions de gaz à effet de serre, ni à la perte de terres agricoles et forestières, ni à un étalement urbain que la super-rocade relancerait à coup sûr" (SO) et qui conclue très justement que "certains sont nostalgiques d'un temps où le contournement aurait pu se faire et ne parviennent pas à faire leur deuil. [...] C'est un débat dépassé, il faut tourner cette page et réfléchir à d'autres alternatives"
- les représentants d'Europe Ecologie pour qui le sujet est une incitation à déterrer la hache de guerre dans la perspective d'accords pour les présidentielles.

Au final, rien de réellement nouveau ... mais des positions toujours bonnes à être rappelées.

Il paraît évident que ce clivage va agir comme "marqueur" politique dans les mois à venir, et la séquence médiatique pré-électorale va faire remonter le sujet à la surface ... et pourquoi pas être repris par les instances nationales du parti. Il faudra donc savoir qui pense quoi et les prendre dans leurs propres contradictions.
Pour conclure, on peut résumer le dilemme politique des pro-CAB dans la prase tenu par M Anziani parlant de l'engorgement "on voit la difficulté, on ne voit pas les solutions" (sauf la sienne !) : ce message, visiblement destinés à ses électeurs, ne s'inscrit naturellement que dans le court terme ... dans la plus grande tradition électoraliste !

08 mai 2010

Le contournement réabordé au Conseil Général.

Malgré l'abandon du projet de contournement autoroutier exprimé très clairement et très officiellement par lePréfet de Région (voir article précédent), le sujet a semblé ressortir du néant lors d'une réunion du sysdau qui s'est récemment tenue dans les murs du Conseil Général de la Gironde et dont l'objectif était d'aborder les derniers travaux du SCOT (schéma de COhérence Territoriale).
Le journal Sud-Ouest nous gratifie d'un titre très accrocheur ("Le grand contournement fait toujours parler de lui") mais qui, au final, apporte plusieurs points très intéressants :
- la Direction Générale de l'Equipement (DRE) persiste et signe : "si on ne s'attaque qu'au transit, on ne règle pas le problème de la congestion et de la pollution". Elle redit donc ce qu'elle a toujours dit : ce projet ne résoudra en rien les problèmes de congestion aux heures de pointe essentiellement dus au trafic interurbain de l'agglomération
- les chiffres concernant les flux de véhicules sont conforme à ceux que nous avions toujours avancés : les poids lourds en transit ne représentent aujourd'hui qu'à peine 4% des flux sur l'agglomération bordelaise. Qui peut donc faire croire que ces camions en moins résoudrons quoi que ce soit, d'autant plus que ces flux de PL en transit ne se concentrent pas sur les heures de pointe, mais sur toute la journée !

La conclusion de l'article est donc nette et sans appel : "il faut developper le fret ferroviaire" et d'ajouter les bonnes questions à se poser sur son tracé et son financement ... et l'urgence de sa réalisation.

Cela étant, quand je discute avec l'usager en colère, l'idée d'un contournement autoroutier est toujours avancée d'emblée comme LA solution à tous les problèmes. Les mensonges des grands promoteurs du projet (Région, Conseil Général, CCI pour les plus actifs d'alors) ont visiblement marqué les esprits ...
Il est donc à mon sens ici utile de faire un bref rappel des principaux arguments contre ce projet simpliste et inutile ... et très justement abandonné par l'Etat :

- un CGAB ne désengorgera PAS la rocade car les problèmes proviennent exclusivement du trafic interurbain (=Direction Générale de l'Equipement qui a mené les études d'impact)
- un CGAB jouera comme un "aspirateur à camions" : plus d'infrastructures = plus de trafic = fuite en avant sans fin. Pourtant, les camions concernés ne représentent aujourd'hui qu'une très faible part du trafic local (moins de 5%) : Pousser à leur croissance créerai des problèmes qui n'existent pas aujourd'hui !
- un GCAB aggravera les émissions polluantes en augmentant le trafic nord-sud PL et sans résoudre l'engorgement VL ... dont la quantité ne cesse de croître
- un CGAB est un projet hors de prix (en millards d'euros) dont la rentabilité est vouée à l'échec => qui va payer ? qui assumera la responsabilité de l'échec financier ? ... les collectivités traversées bien sûr, donc la fiscalité locale déjà croissante !
- un CGAB contribuera au bétonnage de l'environnement et nécessitera des matériaux sans commune mesure avec les ressources disponibles : il faudra importer (par camion bien sûr) des millions de tonnes de granulat, dont le prix va naturellement exploser ... pour tout le monde ... et pour rien !
- il détruira des zones humides essentielles à l'absorption des eaux (pluies et fleuve) au mépris des risques innondation !
- etc !


Et, pour finir, un dernier "argument" récemment invoqué (comme pour justifier l'inutile) au sujet de la crise et l'emploi mérite d'être contredit : il faut bien retenir qu'apporter de l'activité aux acteurs des travaux publics est certes louable en tant de crise, mais seul l'intérêt réel doit guider l'action, pas le chiffre d’affaires additionnel ...

Une thématique bien française n'est-il pas ?

24 janvier 2010

Le nouveau Préfet s'exprime (enfin) sur le contournement !

Six mois après sa prise de fonction, le nouveau Préfet Dominique Schmitt (replaçant du désormais célèbre Préfet Idrac ....) a été invité le 17 octobre 2009 à s'exprimer dans l'émission "la voix est libre" (France3 Aquitaine) sur différents dossiers importants pour la Région.
Deux grands thèmes ont retenu toute notre attention : la LGV et le CAB.

Pour le préfet, la LGV est une "priorité absolue" et les 430 km de voies Aquitaines doivent trouver leur fuseau (la fameuse bande de 1000 m...) fin 2009 pour une Déclaration d'Utilité Publique pour 2012. Il a insisté sur le fait que le Grenelle de l'Environnement était axé sur le développement du ferroviaire : Trains à Grande Vitesse, TER et fret.

Concernant le contournement, à la question du journaliste de la chaîne qui lui exposait que les "acteurs économiques" (sic) voulaient ressortir le projet pour sauver la "métropole paralysée", le Préfet répond sans hésiter la chose suivante :
"Très clairement, ce dossier ne ressortira pas. La décision a été prise. Il n'est pas question de la remettre en cause."
C'est effectivement on ne peut plus clair. Et d'ajouter qu'il fallait aujourd'hui "raisonner à 20 ans" et que le priorité était le développement des transports en commun sur Bordeaux (TGV, tramway et tram-train) et que l'Etat serait prêt à aider financièrement pour ces projets. A suivre ...

Donc, a priori, la vie est belle. Fini le contournement, place au tram-train et la LGV permettrait d'offrir une solution pour le fret routier longue distance (axe Nord-Sud).
La suite de l'interview est apparue cependant moins claire...

En effet, la question financière est rapidement apparue dans le discours comme un éléments limitant pour les investissements structurants de la Région et qu'il était impossible de développer le routier et le ferroviaire en même temps. Ce serait donc également une affaire de gros sous ? (Au passage, vous remarquerez que le projet de contournement nous était depuis toujours vendu comme étant sans appel aux deniers publics ...)
"On est obligé d'arrêter les réalisations routières" tout en faisant remarquer que l'Etat était déjà suffisament intervenu dans le domaine avec 1 milliard d'euros pour la rocade et un autre pour l'A65, sans compter l'A63. Et de conclure qu'il est "impossible de dégager plus de financements dans l'immédiat si on veut financer le train". Vous apprécierez le "dans l'immédiat" ...
Comme quoi, mieux vaut rester attentif et vigilant sur le sujet !

Sur la fin, le Préfet le rattrappe (à mon sens, il a senti que la question financière ne faisait pas trop Grenelle) et à la question "Et l'encombrement de la rocade ?" (Ah ! ces journalistes ...), la réponse fuse en direction du tram-train et du Grenelle qui doit tout faire pour "limiter les déplacements individuels". Pour le Préfet, "c'est la priorité pour gagner le pari du développement durable".

Ce n'est pas nous qui lui diront le contraire !!
Donc, du très bon, du "à surveiller", mais globalement du bien mieux que le désormais retraité (et non regretté) francis Idrac.

19 octobre 2009

Le nouveau Préfet s'exprime (enfin) sur le Contournement.

Six mois après sa prise de fonction, le nouveau Préfet Dominique Schmitt (replaçant du désormais célèbre Préfet Idrac ....) a été invité ce 17 octobre à s'exprimer dans l'émission "la voix est libre" (France3 Aquitaine) sur différents dossiers importants pour la Région.
Deux grands thèmes ont retenu toute notre attention : la LGV et le CAB.

Pour le préfet, la LGV est une "priorité absolue" et les 430 km de voies Aquitaines doivent trouver leur fuseau (la fameuse bande de 1000 m...) fin 2009 pour une Déclaration d'Utilité Publique pour 2012. Il a insisté sur le fait que le Grenelle de l'Environnement était axé sur le développement du ferroviaire : Trains à Grande Vitesse, TER et fret.

Concernant le contournement, à la question du journaliste de la chaîne qui lui exposait que les "acteurs économiques" (sic) voulaient ressortir le projet pour sauver la "métropole paralysée", le Préfet répond sans hésiter la chose suivante :
"Très clairement, ce dossier ne ressortira pas. La décision a été prise. Il n'est pas question de la remettre en cause."
C'est effectivement on ne peut plus clair. Et d'ajouter qu'il fallait aujourd'hui "raisonner à 20 ans" et que le priorité était le développement des transports en commun sur Bordeaux (TGV, tramway et tram-train) et que l'Etat serait prêt à aider financièrement pour ces projets. A suivre ...

Donc, a priori, la vie est belle. Fini le contournement, place au tram-train et la LGV permettrait d'offrir une solution pour le fret routier longue distance (axe Nord-Sud).
La suite de l'interview est apparue cependant moins claire...

En effet, la question financière est rapidement apparue dans le discours comme un éléments limitant pour les investissements structurants de la Région et qu'il était impossible de développer le routier et le ferroviaire en même temps. Ce serait donc également une affaire de gros sous ? (Au passage, vous remarquerez que le projet de contournement nous était depuis toujours vendu comme étant sans appel aux deniers publics ...)
"On est obligé d'arrêter les réalisations routières" tout en faisant remarquer que l'Etat était déjà suffisament intervenu dans le domaine avec 1 milliard d'euros pour la rocade et un autre pour l'A65, sans compter l'A63. Et de conclure qu'il est "impossible de dégager plus de financements dans l'immédiat si on veut financer le train". Vous apprécierez le "dans l'immédiat" ...
Comme quoi, mieux vaut rester attentif et vigilant sur le sujet !

Sur la fin, le Préfet le rattrappe (à mon sens, il a senti que la question financière ne faisait pas trop Grenelle) et à la question "Et l'encombrement de la rocade ?" (Ah ! ces journalistes ...), la réponse fuse en direction du tram-train et du Grenelle qui doit tout faire pour "limiter les déplacements individuels". Pour le Préfet, "c'est la priorité pour gagner le pari du développement durable".

Ce n'est pas nous qui lui diront le contraire !!
Donc, du très bon, du "à surveiller", mais globalement du bien mieux que le désormais retraité (et non regretté) francis Idrac.

30 juin 2009

Appel aux dons : les opposants ont besoin de vous !

La longue procédure juridique qui s'est engagée depuis trois ans maintenant n'est pas terminée et un appel aux dons s'avère aujourd'hui essentiel à la poursuite des procédures au sujet du contournement autoroutier de Bordeaux..

Petit rappel :
  • Mars 2004, la décision de réaliser un contournement autoroutier à l'ouest de Bordeaux est prise, en plein débat public sur le projet, suite à la décision d'un comité interministériel (CIADT).
  • Septembre 2006, les collectifs et associations opposés au projet attaquent le contournement sur le terrain juridique
  • Mars 2007, le TA de bordeaux statue en faveur des collectifs et associations parties prenantes et invalide la procédure de Débat Public concernant le projet de contournement (voir article ... et réactions, ce qui est vu d'aujourd'hui toujours très instructif ...)
  • Avril 2007, l'Etat interjette appel (voir article) devant la Cour Administrative d'Appel afin d'éviter tout risque de jurisprudence ...
  • Décembre 2008, suivant les recommandations du commissaire du gouvernement (voir article), la CAA contredit la décision du TA : Pour elle, la procédure et le débat public ont été réalisés "conformément aux exigences" de la loi (voir article). Pour les magistrats, le CIADT n'a pas pris de "décision", il donnait seulement son avis ...

Suite à cela, les associations ont unanimement pris la décision de poursuivre le combat juridique jusqu'au Conseil d'Etat, qui sera saisi pour "juger le droit", c'est-à-dire voir si la CAA a correctement appliqué les textes et réglements en vigueur. En effet, si le projet est aujourd'hui abandonné (encore que, vu le lobbying fait en ce moment même en coulisses, il ne faut pas trop rêver : le projet reviendra ...), il faut impérativement créer une véritable jurisprudence sur ce dossier : tout projet d'importance (et donc le contournement en fera partie s'il revient) doit pouvoir associer les populations et leur laisser la possibilité de s'exprimer, de pouvoir montrer les failles éventuelles du dossier et pousser à son abandon si cela apparaît nécessaire, et ce sans subir de décisions péremptoires d'un ministère !

Cette procédure en conseil d'Etat coûte cependant cher et, à la différence du ministère, les moyens financiers des associations sont limités. Aussi, est-il demandé à tous ceux qui se sentent concernés par cette question, fondamentale pour la démocratie et l'avenir des générations futures, de participer financièrement selon leur moyen à la poursuite du combat judiciaire.

Il n'y a pas de montant minimum demandé et il est même possible de bénéficier de déductions fiscales. De plus, tout a été prévu pour assurer la transparence et la bonne utilisation des dons que vous enverrez.

Pour envoyer vos dons, téléchargez la note explicative disponible sur ce lien.

Pour toute demande d'explications complémentaires, vous pouvez adresser vos questions à valf1@hotmail.fr


Merci pour votre soutien !

19 mai 2009

Le Préfet Idrac nous quitte et regrette l'échec du CAB.

Enfin ! Ca y est : Le Préfet Idrac fait ses valises ! Par décret en date du 29 avril 2009, M. Idrac, déjà préfet hors classe, est nommé inspecteur général en service extraordinaire auprès de l'inspection générale des finances. Une belle nomination-promotion rendue possible sans passer par la voie habituelle des concours et ce pour pour cinq maximum ... histoire d'attendre la retraite !

Mais ce préfet restera dans les annales. En effet, un Préfet est normalement le représentant de l'ensemble des ministres du gouvernementdans sa Région et doit relayer la politique de l'Etat sur les grands projet, dont ceux de l'aménagement du territoire. Or, sur le dossier du contournement, il n'a cessé d'y mettre sa "touche personnelle", quitte à faire remonter des arguments fallacieux afin de tenter une justification au projet.

Depuis le début, au côté des certains grands élus, jamais il n'a cessé de pousser à la réalisation du projet, et ce contre vents et marées. Quitte à raconter n'importe quoi, et même de tenter des sorties peu amènes à l'encontre des opposants au projet, espérant ainsi dénigrer leur action tout en créant un écran de fumée (c'est le cas de le dire !) autour de leurs arguments ... qui pourtant ont fini par avoir raison du contournement !
Même après l'abandon officiel du projet par le gouvernement, M. Idrac n'a jamais reconnu la nocivité du projet. Depuis, même s'il a naturellement respecté son devoir de réserve, il n'a jamais relayé les arguments pour lesquels le gouvernement a décidé de mettre fin au CAB, se contentant de répondre par un lapidaire "le projet de contournement est abandonné", sans une seule fois rappeler les arguments du Grenelle de l'Evironnement ...

Dans un interview de départ au journal Sud-Ouest, son "plus grand regret" à la tête de la Région reste "l'échec du contournement" tout en précisant : " J'ai toujours laissé entendre qu'il n'y avait pas de plan B. Aucun plan ferroviaire n'est à l'étude. L'option d'un contournement par l'est ne me semble pas plus facile. Les zones urbaines et viticoles y sont importantes et encore plus difficiles à traverser ". Et oui, vous avez bien lu : le projet n'est pas mort dans son esprit puisqu'il évoque l'option Est ! Et c'est sûrement ce qu'il va transmettre à son successeur ...

MONSIEUR IDRAC, MONSIEUR LE NOUVEAU PREFET DE REGION : LE PROJET DE CONTOURNEMENT EST DEFINITIVEMENT ABANDONNE ET LES RAISONS POUR LESQUELLES IL L'EST SONT VALABLES A L'OUEST COMME A L'EST !

17 mars 2009

Alain Rousset évoque le contournement.

Répondant à une question d'un internaute dans un forum organisé par le journal Sud-Ouest, le président de Région - bientôt en campagne électorale - évoque la question du contournement.
A la question "mais que devient le projet du grand contournement ?", la réponse d'Alain Rousset , reprise dans l'édition papier du journal le 17 mars, est la suivante :

"Le projet du grand contournement est arrêté complètement à l'heure où l'on parle, je crois qu'il avait été très mal présenté et dans le même temps, il y a deux observations à faire : la première étant que la priorité est à la construction de transports collectifs, et notamment de lignes à grande vitesse, la deuxième étant d'établir une écotaxe à la frontière sur le transport de marchandises pour inciter au report de ces marchandises sur les lignes maritimes et sur les trains. Enfin le grand contournement et de la compétence de l'Etat. On a aujourd'hui une obligation de résultats sur le fer, sur le report modal par rapport à la route, compte tenu de ses conséquences sur les émissions de CO2 et le climat. "

Quelques remarques s'imposent.
Comme vous le voyez, le projet n'est pas "abandonné" mais simplement "arrêté", et le sous-entendu "à l'heure où l'on parle" n'évoque pas franchement une fin définitive pour le projet. En gros, il se laisse des ouvertures au cas où ...
Ensuite, la précision sur un projet "mal présenté" à l'origine ne ferme pas la porte à un projet "bien présenté" ... On attend avec impatience les conclusions du Schéma Régional sur les Infrastructures et les Transport organisé par la Région. Et il y a fort à parier que les choses seront mieux vendues ...
Enfin, Alain Rousset est bien en campagne puisqu'il renvoie la balle dans le camp de l'Etat et se focalise sur le report modal et les transports collectifs, ce qui au demeurant est une excellente chose.

Je vous invite donc à méditer une autre phrase du président de Région qui déclarait le 22/01 (soit à peine deux mois) dans les colonnes du même journal : "A l'évidence, il faudra se préocuper du problème du contournement de Bordeaux. Si on ne trouve pas d'alternative, la situation va devenir impossible".
Comme quoi, Alain Rousset est bel et bien en campagne !

Enfin, d'autres ne sont plus en campagne et, puisque élus ou réélus, ne se privent pas de demander un retour du projet : Vincent Feltesse et Philippe Madrelle pour les deux représentant de la CUB et du Département, le premier évoquant "la connerie" d'un tel abandon, le second disant partout (et à SO le 5 mars !) qu' "on ne pourra pas se passer d'un contournement".
Et après les Régionales, que pensez-vous que nous dira Alain Rousset ? ...