05 septembre 2007

Les premières pistes du Grenelle de l'environnement

Comme vous l'avez peut-être déjà entendu dire, l'avenir du projet de contournement autoroutier de Bordeaux serait lié au fameux Grenelle de l'Environnement qui doit avoir lieu d'ici quelques semaines. Où en est-on sur les propositions à l'étude ?

Voici le résumé d'un article intéressant tiré du Jdl ( journal de l'environnement.net)
reprenant les travaux d'étape du groupe de travail n°1 sur les changements climatiques. En revanche, le cas des transports de marchandises paraît ne pas encore avoir été tranché

Le cas des transports des particuliers. Les ONG militent pour une réduction de la vitesse sur les routes de 10 kilomètres par heure (km/h) pour l’ensemble des véhicules, ce qui entraînerait une réduction de 1% des émissions carboniques de l’Hexagone. Il semblerait qu’elles aient été entendues mais l’ampleur de la réduction n’a pas encore été définie. Celle-ci pourrait toucher seulement les autoroutes, dont la vitesse maximale serait limitée à 120 km/h, et non l’ensemble des routes françaises.
Les Français seront consultés en octobre sur cette question mais un sondage BVA montre que 68% des Français y seraient aujourd'hui favorables.
Autre idée retenue par l’atelier «transports»: établir un bonus-malus annuel portant sur les émissions de CO2 des véhicules particuliers.

En ce qui concerne les transports publics, les syndicats, les ONG et l’Union nationale des associations familiales (Unaf) exigent davantage de transports publics et des tarifs abordables suite au constat que les familles ont été rejettées en périphérie des villes, à cause du coût élevé des loyers en centre-ville. Mais développer les transports en commun demande des moyens importants. L' idée de donner la possibilité aux élus locaux de développer un péage urbain servant à financer les transports publics ferait son chemin.

En ce qui concerne les transports de marchandises, la Fédération nationale des transports routiers (FNTR) "a fait une avancée importante" (dixit le Jdl) en proposant de limiter la vitesse des poids lourds de 10 km/h en autoroute et en y interdisant le dépassement. D'autres propositions seraient cependant encore en discussion : intégrer le secteur des transports au marché de quotas de CO2, créer une redevance en fonction des émissions de CO2 des poids lourds (mesure la plus évoquée) et qui financerait les infrastructures nécessaires au développement du fret ferroviaire, maritime et fluvial.

Je vous met les propositions de la FNTR tirées d'un de ses communiqués :
1 Limiter la vitesse à 80 Km/h et interdire le dépassement pour tous les poids lourds sur autoroute
2 Mettre en oeuvre le passage en flux libre aux barrières de péage
3 Généraliser la norme européenne de 44 tonnes de poids total roulant autorisé
4 Développer le transport combiné
5 Généraliser l’utilisation des biocarburants par les
transporteurs routiers de marchandises
6 Promouvoir le poids lourds propre par l’octroi de primes à l’achat de véhicules écologiquement performants
7 Enrichir la formation à la conduite écologique
8 Renforcer l’action et la veille écologiques dans le secteur du transport routier

... pour le moratoire sur les autoroutes, il faudra repasser !


Cela étant, vous avez peut-être aussi entendui parler du SRIT (Schéma Régional des Infractructures et des Transports. Il est élaboré en association avec l'Etat et a pour objectif "d'établir de grandes orientations, des schémas d'infrastructures et de transports, des actions ciblées sur les transports individuels et collectifs de biens et de personnes, afin de développer une mobilité durable pour l'Aquitaine aux horizons 2020 et 2025", dixit la DRE.)

Attention méfiance, même si la coordination va participer activement aux travaux (merci à tous les opposants qui s'y sont inscrits et qui vont payer de leur personne !), il ne faut surtout pas être dupes et, malgré les discours sur le report modal, si on lit ici ou là les déclarations récentes du Prefet Idrac ou celles des grands acteurs du dossier, il revient toujours la même chose : "on a trente ans de retard en infrastructures routières" et "l'axe Nord-Sud (pour le transport de marchandises) est une chance que l'aquitaine doit saisir" "la rocade continue de s'engorger" (argument habituel du Préfet dont on connaît la réalité en chiffres. Voir nombreux articles précédents sur la question) ...

bref, ça sent l'obstination ... et l'embobinage ! Une "consultation très large de la population" dans le cadre du SRIT va sûrement montrer que tout le monde est d'accord ...

Voilà, c'est donc la reprise. Nous ne manquerons pas le retour du projet sur le devant de la scène ... et ça ne devrait plus trop tarder.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

"l'autoroute ferroviaire" qui vient d'entrer en service est une excellente nouvelle... Pourquoi ce qui est possible entre le Luxembourg et Perpignan serait impossible entre Bruxelles et Hendaye?

Anonyme a dit…

Oui c'est une belle avancée, mais avec un aller retour quotidien, cela tient plus du gadget que d'une réelle volonté de report modal.
Par ailleurs, si la priorité était vraiment le report sur le ferroviaire, pourquoi continuer à fermer des gares de fret? On va nous faire le même scénario que pour les voyageurs, quelques grandes lignes de prestige et rien dans les inter régions.